La chute du niveau des taux d’intérêt des crédits immobiliers n’a pas forcément fait que des heureux. En effet, ceux qui s’étaient auparavant souscrits à un emprunt à 5% se sont sentis frustrés de voir le taux actuel s’afficher à seulement 3%. Mais est-il trop tard pour renégocier leur crédit ?
Les intérêts
Il est important de rappeler que la mensualité de remboursement d’un prêt classique est composée des intérêts et d’une portion du capital. La part du capital et des intérêts varient dans le temps, c’est-à-dire que si au début, on ne rembourse essentiellement que des intérêts, on se retrouve au final à ne rembourser que le capital en grande majorité.
Cela signifie que le remboursement anticipé est financièrement moins avantageux au fur et à mesure qu’on avance dans le temps. Pour en être fixé, on peut dresser un échéancier précis des remboursements. On y verra alors clairement la part respective des intérêts et du capital.
Les frais et pénalités
Nous avons tendance à penser que renégocier son crédit immobilier quand on est investi dans l’immobilier neuf est toujours une bonne opération. Cependant, il faut savoir qu’une renégociation engendre une série de frais à payer.
Il est toujours possible de demander à son banquier de remplacer l’ancien prêt par un prêt moins onéreux. Cela dit, il n’est pas d’obligation d’accepter votre requête et nombreux sont les banquiers qui préfèrent refuser, cette opération n’étant pas dans leur intérêt. Il faudra alors faire preuve de persuasion, ou encore notifier votre banquier vous pourriez aller voir la concurrence.
Si votre banquier refuse, vous serez obligé de négocier un second prêt chez un autre banquier. Dans ce cas, vous serez amené à payer des frais de dossiers, des frais de prise et de mainlevée d’hypothèques, et bien d’autres. Le montant à payer peut alors devenir important, et l’opération pourrait au final ne pas s’avérer rentable.
Si vous changez de banquier, vous pourriez avoir à payer une pénalité pour remboursement anticipé à votre ancien banquier. Cette pénalité correspond à 3% du capital restant dû, plafonné à six mois d’intérêts. Néanmoins, de plus en plus de contrats excluent ce genre de pénalité actuellement. Vous n’aurez également pas à payer cette pénalité si le remboursement vient à la suite d’un changement du lieu de travail, ou au décès ou cessation non volontaire de l’activité professionnelle.
Les assurances
Lorsque vous souscrivez à un nouveau prêt, vous devrez également prendre une nouvelle assurance emprunteur. Rappelons que cette assurance permet de couvrir les incidents pouvant vous empêcher de rembourser votre dette.
Si les taux d’intérêt des crédits immobiliers ont chuté, cela n’a malheureusement pas été le cas au niveau des assurances. Ainsi, une assurance-décès actuelle sera probablement plus coûteuse qu’il y a 5 ou 10 ans. Avant de vous lancer, procédez d’abord à une comparaison des offres disponibles afin de trouver une formule avantageuse.
Les critères de décision jouant sur la renégociation
Il faut avant tout considérer le type de prêt auquel vous vous êtes souscrit. L’amortissement diffère selon le type de prêt, et le coût global en est également affecté. Pour qu’une renégociation de prêt soit valable, il faut que l’écart entre les taux de l’ancien emprunt et du nouveau soit assez conséquent. N’attendez pas le dernier moment pour demander une renégociation. Il est préférable de s’y prendre le plus tôt possible, quand la part des intérêts dans chaque échéance de remboursement est encore importante.
Enfin, la part du capital qui reste à rembourser doit être d’au moins 50 000€.